Un Peu d’Histoire de Soulgé-sur-Ouette et du Manoir de la Grand’Cour
Soulgé-sur-Ouette, charmant bourg de Mayenne, est riche d’une histoire séculaire. Situé à la croisée de deux routes nationales, ce village fut autrefois un centre commercial animé grâce au passage des grandes diligences et à la présence d’un relais de poste. Le commerce local prospérait également grâce à une industrie du tissage et à des fours à chaux, aujourd’hui disparus.
Les Seigneurs de Soulgé
Soulgé a vu résider plusieurs familles nobles, bien que leurs descendants aient aujourd’hui quitté la région. Un document daté de 1637 atteste de la noblesse de Soulgé-sur-Ouette, et mentionne plusieurs seigneurs terriens, tels que :
- Messire Galoys d’Aché et Dame Renée du Bellay
- Messire Charles d’Aché, baron de Loré
- Messire Guy de Vallory et Anne de Goué, seigneurs de la Motte
- Loys, Brandelis et Charles Devaloys, seigneurs de la Pommeraie, de la Chaire et de la Motte, ainsi que leurs enfants, Demoiselles Julienne et Gabrielle
- Demoiselles Marguerite et Françoise Vallory, de Chantepie et du Parc, sœurs de Messire de Vallory.
Épidémies et Famines
En 1640, une grave épidémie décima près du quart de la population de Soulgé. Un siècle plus tard, en 1740, une famine terrible s’abattit sur le village. Le curé de l’époque rapporte que les habitants, démunis, survivaient en se nourrissant uniquement de choux, allant jusqu’à consommer les troncs.
La Révolution et le Seigneur de la Motte-Valory
Pendant la Révolution française, le Seigneur de la Motte-Valory, descendant de la famille du Parc, refusa de se plier aux nouvelles lois du gouvernement révolutionnaire. Contraint à l’exil, ses biens furent vendus.
Soulgé et la Guerre de 1870
Durant la guerre de 1870, Soulgé-sur-Ouette et la commune voisine de Nuillé échappèrent aux destructions majeures, contrairement à d’autres villages. Les troupes prussiennes, s’arrêtant aux portes de Laval, exigeaient du cognac dans certaines maisons. Les habitants avaient pris soin de cacher leurs biens les plus précieux.
Le Développement au XIXe Siècle
En 1877, un bureau de poste fut établi à Soulgé, suivi de l’installation du télégraphe en 1884. Le courrier était volumineux, particulièrement adressé à l’étude notariale, à un entrepreneur local employant près de cent ouvriers, ainsi qu’à un marchand de vins en gros. Un autre destinataire fréquent était Maître Lesage, avocat à la Cour de cassation et au Conseil d’État, qui séjournait trois mois par an à Soulgé.
L’Église de Soulgé-sur-Ouette
L’église de Soulgé, datant de 1879, est un bel exemple d’architecture gothique sobre. Son chœur est orné de sept vitraux, dont le principal représente Saint Médard, le patron de la commune, aux côtés de Saint Louis. Sur les côtés, d’autres scènes illustrent des épisodes de la vie de la Sainte Vierge, comme l’Annonciation et la Présentation de Marie au Temple, entourée de ses parents, Saint Joachim et Sainte Anne.
Le Lavoir de Saint Médard
Le lavoir de Saint Médard, situé dans la partie basse du village, est un lieu emblématique qui mérite une visite. Sa fontaine, connue pour ne jamais manquer d’eau, a été une ressource précieuse pour les habitants pendant des siècles.
Le Manoir de la Grand’Cour – Un Héritage Historique
Le Manoir de la Grand’Cour, datant du XVIe siècle, a été un témoin silencieux de nombreux événements. Ancien presbytère, il fut vendu le 22 juin 1891 par Monsieur et Madame de Cornulier au profit de la Fabrique de l’Église de Soulgé. Auparavant, il appartenait à la Comtesse de Viennay, aïeule de Madame la Comtesse de Cornulier.
En 1880, une partie de la propriété fut utilisée pour construire des classes pour l’école des garçons. Le 8 février 1960, le manoir fut donné à la commune de Soulgé par le Bureau d’Aide Sociale. Plus récemment, par délibération du Conseil Municipal en 2003, l’ancien presbytère fut vendu à Monsieur et Madame Arades,, devenant ainsi une demeure privée et trois chambres d’hôtes.